UPOlivier

Accueil Remonter Célébrations Entraide Contactez-nous Liens Salles

Henri Theizen
2012 2011 2010 et avant Communauté africaine N-D Lourdes "Haloween" Henri Theizen J-M de Terwangne

 

[En construction]

Accueil
Remonter

                 

Le père Henri Theizen (1935-2008)

Né le 1er mars 1935 à Arville (Belgique), dans le diocèse de Namur

Membre de la SMA le 16 juillet 1956

Ordonné prêtre le 30 juin 1960

1960 - 1961 : Lyon, année pastorale

1961 - 1972 : Kimbongo (Kikwit)

1972               en Belgique, recyclage

1973 - 1976 : Bruxelles, procure, responsable

1976 - 2000 : Travail dans les postes à mi-temps

1976 - 2006 : Jette (Bruxelles), en paroisse à mi-temps

2006 - 2008 : Jette, prêtre auxiliaire et aumônier à Sans Souci

Décédé le 17 février 2008 à Bruxelles, à l’âge de 72 ans

Très bien intégré dans la paroisse de Jette où il œuvrait depuis plus de 30 ans, Henri Theizen logeait seul dans un petit appartement en ville. C'est la raison pour laquelle personne ne s'est inquiété outre mesure le jour où il ne s'est pas présenté à l'hôpital Sans Souci pour y célébrer l'Eucharistie. "Il a dû être empêché et n'a pu nous avertir." Ce n'est que deux jours plus tard qu'on a commencé à se poser des questions, quand il ne s'est pas présenté à la paroisse le jour où c'était son tour de présider. On l'a découvert mort, chez lui, sans doute à la suite d'une attaque cardiaque. Se sentant mal, il avait décroché le téléphone, mais n'avait pas eu le temps d'appeler au secours. Prêtre au contact facile et apprécié, mais d'une grande discrétion, il avait noué durant sa vie de nombreuses relations, il est mort seul, au soir d'une vie entièrement donnée aux autres, et plus particulièrement les petits et les pauvres.

Il naît à Arville, dans le diocèse de Namur, dans le sud du pays. Après ses études primaires dans son village, il entre à 12 ans au petit séminaire des Missions Africaines, à Ave, à une trentaine de kilomètres de chez lui, puis il passe deux ans au collège de la Paix à Namur, et encore deux ans à Martigné-Ferchaud, aux vocations tardives. Ensuite, il suit le cursus normal de préparation au sacerdoce aux Missions Africaines : Chamalières, Chanly et pour finir Lyon où il est ordonné en 1960. Ses formateurs le noteront ainsi : "Intelligence passable, y supplée par son travail, caractère ouvert, très serviable, volonté virile." Après son année de pastorale, avant de l'envoyer au Congo, le père provincial le décrit ainsi : "Le père Theizen refroidit un peu au premier abord. […] Mal jugé au début, on s'est aperçu rapidement qu'il avait beaucoup de qualités. […] Doit apprendre à s'exprimer. […] Ne craint pas le travail."

Il a 26 ans lorsqu'il reçoit sa nomination pour le Congo, dans le diocèse de Kikwit : il est envoyé dans la mission de Kimbongo, une mission étendue, aux nombreux villages, aux communautés dispersées et souvent d'accès difficile : il faut les visiter à pied ou en vélo. Il est ce qu'on appelle dans le pays un "itinérant", comme deux autres de ses confrères dans la même mission. "Vingt jours par mois, nous faisons la visite pastorale d'une partie de nos villages et de nos catéchuménats. A tour de rôle, nous rejoignons le responsable de la mission pour 10 jours. Chacun, selon ses charismes, est responsable de la pastorale, de la catéchèse, de l'organisation scolaire et du développement." Il faut avoir vraiment une bonne santé pour maintenir ce régime pendant 12 années, car, pendant ces trois semaines chaque mois, on mange ce que l'on reçoit, on dort sans aucun confort, on est toujours sur la brèche, on ne peut guère souffler.

Au Congo, il faut savoir tout faire. C'est souvent le missionnaire qui est chargé de l'entretien et de la rénovation des routes, de la construction de ponts ; c'est lui qui est à l'origine de la coopérative, qui travaille à la promotion de la femme africaine. Pour financer tout ce programme, les moyens sont originaux et propres au pays. En plus d'une plantation de café, "la mission de Kimbongo a acheté deux vaches et un taureau ; depuis le troupeau s'est multiplié. Notre évêque de Kikwit a confié à chaque père itinérant une dizaine de vaches et un taureau pour lancer les élevages. Bien que toutes les femelles appartiennent au diocèse, tous les produits mâles sont destinés, après vente, au développement social de la région. Ces élevages ont reçu le nom de 'troupeaux communautaires à but social'. […] J'ai aussi reçu de quoi lancer des étangs." Durant son dernier séjour, il s'était beaucoup investi dans deux secteurs de la mission, à Kifilu Sulu et surtout à Kindundu où il s'était dépensé sans compter, tant au niveau du développement qu'au niveau pastoral dans le but de former des communautés chrétiennes bien vivantes.

On conçoit qu'avec un tel régime les congés en Europe soient les bienvenus. En 1972, à la fin de son congé, bien qu'il ait reçu du docteur le feu vert pour regagner le Congo, l'une des sœurs du père Henri écrit au Conseil provincial, demandant que son frère ne reparte pas de suite en mission, car sa santé n'est pas des meilleures. C'est la raison pour laquelle il est nommé responsable de la procure de Bruxelles, pour l'accueil des confrères, l'animation missionnaire et l'aide de toute sorte à apporter aux confrères dans les missions. Là, il veut être comme Monsieur tout le monde, c'est-à-dire travailler et gagner sa vie. Il s'engage alors pour un travail à mi-temps à la poste, ce qui lui permettra d'avoir des contacts avec une foule de gens. Il va y rester 25 ans, jusqu'à sa retraite, et son engagement le conduira même à être délégué syndical. Il veut aussi s'insérer dans une équipe pastorale pour un bon équilibre sacerdotal, et trouve la paroisse de Jette, au nord-ouest de Bruxelles. Pendant 33 ans, il sera fidèle à cette paroisse. En 2007, l'archevêque de Bruxelles lui envoyait encore la nomination suivante : "Par la présente, nous vous nommons prêtre auxiliaire de l'unité pastorale de Jette. Nous vous confions cette tâche. […] Remplissez-la avec amour et zèle sous la direction et le soin pastoral de votre évêque." Il est heureux à Jette. "Je suis bien intégré dans la pastorale de Jette. Je travaille sur trois paroisses. Nous formons une excellente équipe ; je suis bien dans la peau et c'est le principal."

Le jour de ses obsèques, l'ancien curé de Jette avec qui il a travaillé de nombreuses années, et avec qui il entretenait une réelle amitié, dira de lui : "Il a porté témoignage en s'engageant comme délégué syndical et par ses nombreux liens d'amitié crées avec ses collègues de travail. […] Depuis 30 ans, il s'est mis bénévolement au service des paroisses de Jette. […] Il était aumônier à l'hôpital Sans Souci, a visité des homes pour personnes âgées et a suivi de nombreuses personnes malades durant ces années. Il a rendu service au club de football de Dieleghem. Il était d'une serviabilité sans limite. Il était vraiment ouvert, simple et fraternel. Il était attentif aux petits, aux pauvres, au rejetés et avait le sens du partage et de l'accueil. Il était humble et ne se plaignait jamais. Il n'était pas un grand orateur, mais sa vie entièrement donnée, en toute discrétion, était une page d'évangile en acte."

Sept de ses confrères participaient à la messe d'enterrement à Jette, et, dans la nombreuse assistance, manifestement, bien des personnes n'étaient pas des habitués de l'église : c'est l'amitié ou la reconnaissance qui les avaient fait venir. Plusieurs témoignages, dont l'un d'une Congolaise, ont terminé la cérémonie. L'inhumation a eu lieu dans son village natal, à Arville, et il repose maintenant dans le petit cimetière du village aux côtés de ses parents.

P. Bernard Favier, sma

 


Au-Revoir Henri

Intervention du père Richaud au début de la cérémonie :

Henri Theizen, « Henri » comme tout le monde l’appelait ici, appartient à une famille religieuse, l’institut des Missions Africaines de Lyon. Il était missionnaire et, à ce titre, il a passé 11 ans comme missionnaire au Congo. Il a consacré beaucoup de son énergie au développement des personnes : promotion de la femme, développement agricole… Mais il a passé surtout beaucoup de temps à visiter les villages au cours de longues tournées qu’il faisait à pied ou ne vélo. Ce matin, nous sommes là plusieurs de ses frères missionnaires pour l’entourer.

Il a aussi longtemps travaillé ici à Jette, une trentaine d’années, avec des prêtres du diocèse de Malines – Bruxelles. Il a voulu travailler de ses mains, il a été postier, pour être comme les autres et ne pas dépendre matériellement. En même temps il rendait de nombreux services dans la paroisse où il a été apprécié. Ses frères prêtres du diocèse sont là pour dire merci pour cette vie totalement donnée au Seigneur et aux autres.

Vous êtes là aussi pour remercier le Seigneur tel que Henri le souhaitait. Vous tous, membres de sa famille. Vous le connaissiez plus que chacun de nous. Vous tous ses amis, ceux de la paroisse, ceux du club de foot qu’il a tant soutenu.

Nous sommes tous là pour supplier le Seigneur et pour le remercier pour tout ce qu’a fait Henri au service de chacun de nous.

Henri a vécu tout cela d’abord parce qu’il était baptisé. Au jour de son baptême, la lumière du Christ a été remise à ses parrains et marraines sous la forme d’une bougie allumée. C’est cette bougie que nous déposons sur son cercueil.

Il a vécu tout cela aussi parce qu’il était prêtre. Il avait donné toute sa vie à Dieu et aux autres. Pour rappeler cela nous déposons sur son cercueil l’étole qu’il portait lors des célébrations qu’il a présidées.

Que le Seigneur nous tous dans l'espérance.

 

Homélie du père André Favresse :

C’est pour annoncer sa mort prochaine, que Jésus raconte à ses disciples la parabole du grain de blé tombé en terre.

Par toute sa vie en effet, il a été vraiment une nourriture et une source de vie toute nouvelle pour l’humanité entière. En donnant sa vie jusqu’au bout, il a établi une alliance nouvelle et nous a ouvert un chemin de vie, d’amour, et d’espérance.

Cette parabole est donc une bonne nouvelle.

 

Cette page d’évangile contient aussi une affirmation, « Celui qui aime sa vie la perd, celui qui s’en détache en ce monde, la garde pour la vie éternelle. »

Cette affirmation nous rappelle combien l’essentiel c’est aimer, c’est se tourner vers les autres et surtout les petits et les pauvres. Ce que vous ferez aux plus petits d’entre les miens c’est à moi que vous l’aurez fait dit le Seigneur.

Tout être humain créé à l’image de Dieu est fait pour aimer et être aimé en acte et en vérité.

 

Cette page d’évangile contient enfin une invitation adressée à tous : si quelqu’un veut me servir qu’il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur.

Laissons cette invitation pénétrer nos cœurs.

Aujourd’hui, nous sommes spécialement invités à regarder la vie d’Henri avec un regard de foi.

Nous avons vu en lui un homme d’une foi profonde et vraie.

A sa manière, il a écouté l’appel du Christ et y a répondu avec beaucoup de générosité.

Après ses humanités, il est entré chez les Pères des missions africaines de Lyon, et y a été ordonné prêtre.

Il a passé ensuite 13 années au Congo.

Rentré en Belgique, ne voulant être à la charge de personne, comme le dit saint Paul dans une de ses épîtres, il a travaillé comme prêtre ouvrier à la Poste.

Il a porté témoignage en s’engageant comme délégué syndical, et par ses nombreux liens d’amitiés créés avec ses collègues de travail. Il a béni des mariages de postiers et célébré des baptêmes et des enterrements pour ses amis de la Poste.

Depuis 30 ans aussi il s’est mis bénévolement au service des paroisses de Jette.

En plus de son travail à la Poste, il a célébré des messes dominicales, des enterrements, des mariages et des baptêmes pour de nombreuses familles de Jette.

Il était aumônier à l’hôpital Sans Soucis, a visité des homes pour personnes âgées et a suivi de nombreuses personnes malades durant ces années.

Il a rendu service aussi au club de football de Dieleghem.

Il était d’une serviabilité sans limite. Il était vraiment ouvert, simple et fraternel.

Il était attentif aux petits, aux pauvres, aux rejetés et avait le sens du partage et de l’accueil.

Il était humble et ne se plaignait jamais.

Il n’était pas un grand orateur, mais sa vie entièrement donnée, en toute discrétion, était une page d’évangile en acte.

Aujourd’hui rendons grâce au Seigneur pour Henri, j’ai eu la chance de l’avoir comme compagnon de route pendant 30 ans.

A son exemple prenons nous aussi au sérieux l’invitation que nous adresse le Christ : si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive et là où je suis, là aussi sera mon serviteur.

Amen.

Copyright © 2013 Unité Pastorale l'Olivier (réalisation : Didier Cardolle). Dernière modification : 16 novembre 2020. Mentions légales.